🎨 Yolande Ceresoli au Prieuré de Salaise-sur-Sanne : hommage pictural au Facteur Cheval

Dans la tradition des artistes drômois ancrés dans leur territoire, Yolande Ceresoli se démarque par une œuvre subtilement engagée et profondément enracinée dans l’imaginaire populaire. Sa participation à l’exposition collective de 2025 au Prieuré de Salaise-sur-Sanne ne se contente pas de montrer des toiles ; elle propose une lecture plastique et poétique du patrimoine local, notamment à travers un vibrant hommage à Ferdinand Cheval, dit le Facteur Cheval.

🖼️ L’exposition : une palette régionale au Prieuré

Lieu patrimonial au cœur de l’Isère, le Prieuré de Salaise-sur-Sanne accueille chaque année des artistes contemporains dans un dialogue fécond entre architecture ancienne et art actuel. En 2025, c’est un collectif d’artistes régionaux qui a été invité à faire vivre ses murs. Parmi eux, Yolande Ceresoli propose une œuvre qui fait écho au Palais Idéal de Hauterives, symbole d’art brut visionnaire.

👩‍🎨 Yolande Ceresoli : une artiste entre ancrage et rêverie

Installée dans la Drôme, à proximité directe de Hauterives, Yolande Ceresoli développe une peinture figurative et narrative, caractérisée par un style naïf maîtrisé, une lumière dense, et une symbolique foisonnante. Peu médiatisée mais présente dans plusieurs expositions régionales, son travail se distingue par une constante : le lien entre imaginaire, mémoire populaire et paysages intérieurs.

🏛️ Hommage pictural au Palais Idéal : une réinvention poétique

La série exposée au Prieuré s’inspire directement du Palais Idéal du Facteur Cheval, construit entre 1879 et 1912. L’œuvre de Yolande Ceresoli n’est ni pastiche ni copie, mais une réinterprétation picturale, comme si elle traduisait en couleur ce que Cheval bâtissait en pierre.

Yolande Ceresoli au Prieuré de Salaise-sur-Sanne : hommage pictural au Facteur Cheval

🔎 Décryptage artistique de l’œuvre

Sur la toile présentée (voir image ci-dessus), on reconnaît des fragments visuels et allusions symboliques au Palais Idéal :

La façade monumentale en haut à droite, avec ses arches et ses statues végétales.
Des personnages stylisés, mains levées, qui semblent faire allusion aux sculptures anthropomorphes du palais.
Une faune imaginaire — lions, dromadaires, oiseaux tropicaux — qui évoque le bestiaire que Cheval fit surgir de la pierre.

Mais Yolande Ceresoli réinvente ce monde :

Les personnages sont figés dans une frontalité théâtrale, rappelant les fresques médiévales ou les illustrations naïves de cartes postales anciennes.
Les couleurs franches et les motifs végétaux densifient l’espace, abolissant la perspective classique.
Le tout est rythmé par une composition en panneaux, proche du polyptyque, accentuant la dimension narrative.

🎨 « Ce n’est pas une simple évocation du Palais Idéal, mais un Palais intérieur que chaque spectateur est invité à traverser. »

🔁 Échos avec l’art brut et Henri Rousseau

Si la référence au Facteur Cheval est explicite, le style pictural de Yolande Ceresoli fait aussi penser à Henri Rousseau, notamment par :

L’usage de la frontalité
Le peu de profondeur
L’accumulation végétale stylisée
La charge onirique des scènes

Cependant, elle s’en distingue par une sobriété plus rythmée, une narration par séries et une économie formelle assumée, qui dialoguent avec l’univers de l’art brut sans jamais le singer.

🏜️ Autres œuvres exposées : symbolisme et territoires imaginaires

Outre cette fresque végétale, l’artiste présentait deux autres séries remarquées :

1. Les chaussures monumentales de Romans-sur-Isère

Inspirée d’une installation urbaine réelle, cette série de 15 toiles reprend les célèbres chaussures-sculptures dispersées dans Romans, capitale historique de la chaussure. Yolande Ceresoli y ajoute une touche surréaliste et féminine, entre humour, mémoire industrielle et imaginaire du quotidien.

2. La dune saharienne

Un tableau solaire et épuré, d’une grande maîtrise technique, représentant une dune noire et orange inspirée du Grand Erg oriental. L’ombre portée, très réaliste, découpe une ligne pure et graphique. Un hommage discret à l’esthétique désertique et à la lumière méditerranéenne.

🤝 Une exposition collective au cœur du territoire

L’exposition du Prieuré a aussi permis à Yolande Ceresoli de dialoguer avec d’autres artistes régionaux, notamment Colette Volle, avec qui elle partageait déjà l’affiche à Andance en 2024 et à Charrière en 2022. Le collectif visait à créer des passerelles visuelles entre les styles, en valorisant le territoire drômois et isérois comme espace de création et d’inspiration.

💬 « Ce sont des lieux comme le Prieuré ou Hauterives qui inspirent mes scènes. On y sent encore les échos du merveilleux », a confié l’artiste lors du vernissage.

🧠 Glossaire technique

Terme	Définition
Art brut	Mouvement artistique créé par Jean Dubuffet, désignant les productions artistiques hors des circuits académiques.
Naïf	Style volontairement simplifié et coloré, souvent en dehors des règles classiques de la perspective.
Polyptyque	Ensemble de panneaux peints formant une œuvre unique, souvent religieuse ou narrative.
Réalisme magique	Esthétique mêlant des éléments réalistes et poétiques, dans une ambiance légèrement fantastique.
Palais Idéal	Œuvre monumentale construite par le Facteur Cheval à Hauterives, entièrement à la main.

🔗 Ressources utiles

🧩 Yolande Ceresoli, bâtisseuse de mondes

À l’image du Facteur Cheval, Yolande Ceresoli construit, toile après toile, un monde intérieur. Un monde peuplé de signes, d’animaux, de structures mentales et sensibles, où la peinture devient un lieu de mémoire et de transformation poétique. Cette exposition au Prieuré de Salaise-sur-Sanne n’est pas seulement une étape : elle confirme la pertinence d’une démarche locale, enracinée, sincère – et résolument tournée vers la beauté cachée des choses simples.

exposition collective de 2025 au Prieuré de Salaise-sur-Sanne

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